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Histoires réelles ou fictives?
15 février 2010

Réveil de la réalité

La dernière phrase que je lui ai lue se trouve à la page 169 d’Océan Mer de Baricco.

-K- est sorti de son coma le 25 novembre dernier. Le jour de l’anniversaire de mon opération. À partir de ce jour, je n’ai pas remis les pieds à l’hôpital. Mes amis ont bien tenté de me convaincre d’aller le voir mais sans succès. Je m’étais promis d’y aller tous les jours afin de lui faire la lecture et ce jusqu’à ce qu’il se réveille. C’était maintenant chose faite. Je me suis questionnée sur la raison profonde qui me poussait à lui faire cette visite quotidienne même si on ignorait s’il nous entendait. J’ai tout de même pris une chance et après la lecture, je lui parlais un peu. J’avais besoin de lui faire part de tout ce que j’aurais aimé qu’il sache. Maintenant qu’il est réveillé, je préfère garder mes distances.  J’ai suffisamment souffert lors de notre rupture, je n’ai aucune envie de vivre ce rejet une seconde fois. On tente de me convaincre de le contacter avec l’argument qu’il a peut-être changé d’idée. Je ne peux pas. Je préfère me  protéger. Je suis comme ça depuis des années. Je préfère m’enfuir lorsque je crois que les choses commencent à tourner mal plutôt que de rester en place et de le constater. Je sais que cette solution est discutable…

La semaine dernière, j’ai croisé Loïc, un ami de -K-, sur la rue. Nous nous rendions au même party. Lorsque nous sommes arrivés, la plupart des invités étaient déjà là et ça discutait bon train dans la cuisine. Je n’avais même pas commencé à retirer mon attirail d’hiver que j’ai constaté que -K- était présent, toujours aussi beau. Exactement comme je l’avais toujours connu et aimé. J’ai pris mon sac que j’avais laissé tomber dans l’entrée et je suis ressortie sans faire de bruit et sachant très bien que personne ne savait que j’étais passée. Loïc m’a suivi et essayait de suivre mon rythme de marche qui ressemblait plus à un pas de course. J’étais déjà rendue loin lorsque je l’ai entendu crier derrière moi :

«Tu pourras pas le fuir éternellement.»

Il avait raison et je le savais. Tôt ou tard il faudra bien que je revois et reparle à -K-. Mais je ne m’en sentais pas encore capable. J’avais un palmarès si impressionnant d’histoires d’amour foireuses que, lorsque finalement -K- et moi avions commencé à nous fréquenter, j’avais cru que cette fois était la bonne. Alors je m’étais ouverte et montrée tel que j’étais. J’avais laissé tomber le personnage que bien des gens voient et qu’ils croient être la personne que je suis réellement. Pour la première fois depuis tellement d’années, j’étais heureuse. Véritablement. Loin de ma carapace construite à l’aide de mes sarcasmes. Et sans raison, -K- était parti. On aurait passé mon cœur au rouleau compresseur qu’il n’y aurait pas eu de différence.  Je pensais que les soirées passées à son chevet m’auraient aidé mais je me dois de constater que ce n’est pas le cas. Mon cœur n’est pas encore tout à fait remis. Désolé de te décevoir Loïc mais je vais fuir -K- jusqu’à ce qu’un miracle se produise.

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