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Histoires réelles ou fictives?
11 octobre 2008

Vendredi soir d'octobre

Lorsque j’étais adolescente, il m’arrivait souvent, les nuits d’été, de sortir par la fenêtre de ma chambre et d’aller faire un tour à vélo. Généralement, je me rendais sur le terrain de football de mon école secondaire et j’allais m’étendre là, les yeux dans le vague. Je ne cherchais pas à trouver les constellations; je me contentais de me chercher moi-même et c’était déjà beaucoup à l’époque. Aujourd’hui encore il m’arrive d’aller me promener la nuit lorsque le sommeil tarde à venir me visiter et que les idées se pressent dans ma tête.

Ce soir, je suis rentrée à pied après un spectacle à la Place des Arts. Je me dis que mes idées auraient bien besoin d’aller prendre l’air du côté des rues non-achalandées de Westmount. J’étais sur ma lancée quand tout à coup, au croisement d’une artère principale et d’un cul-de-sac, je me retrouvai devant le terrain de foot d’une école secondaire. Je me suis avancée sur le terrain et je me suis couchée sur le gazon, les yeux plantés dans les étoiles, les mains derrières la tête. Je ne pensais à rien ou plutôt à si peu de choses. Mes souvenirs des parcelles de nuits de mon adolescence passées à regarder les étoiles me sont revenus en mémoire. Je me suis dit que ça pourrait faire un bon billet. J’ai pensé à toutes mes autres idées intéressantes pour des billets qui n’ont pas encore trouvé le bon chemin pour sortir de ma tête.

Une étoile filante passe. Une étoile filante dans le ciel de Westmount, est-ce que ça vaut plus qu’une étoile filante dans le ciel de St-Henri? Puis-je faire deux vœux au lieu d’un. Comme vous le constater, je me questionnais profondément ce soir. Être étendue sur le gazon comme je le faisais il y a dix ans m’a fait redire ce que j’ai déjà dit plus tôt cette année : j’ai vraiment pas l’impression d’être une adulte. Mathieu, un ami, m’avait demandé la première fois de définir ce que j’entendais par adulte. Je ne sais pas comment l’expliquer mais je peux donner des exemples : mes parents sont des adultes, ma sœur est une adulte et mon amie Mi l’est aussi. Moi pas. J’ai l’impression d’être encore une ado. Une ado dont le cellulaire vibrait dans sa poche pour lui dire qu’elle venait de recevoir un texto. Sacrée Mi! Suffit que je pense à elle pour qu’elle m’écrive. Je lui réponds en restant couchée. Je recommence à ne penser à rien et à profiter du silence. Silence relatif en fait puisque mon terrain de foot est niché entre René-Lévesque et l’autoroute Ville-Marie alors disons que je profite d’un bruit de fond constant que je parviens à ne plus entendre au bout de 2-3 minutes.

Le moment est fort agréable mais les nuits d’octobre à Montréal sont plutôt fraîches et je commence à grelotter dans mon manteau. Je me lève, rajuste mon foulard, boutonne mon manteau et attrape mon sac. Je rentre à la maison. La prochaine fois, j’apporterai une couverture.

On m’a toujours dit de ne pas emprunter les ruelles la nuit; que c’est dangereux. Ça m’étonnerait que les ruelles de Westmount présentent de réels risques surtout que passé 22h00 tout le monde dort dans ce quartier. J’emprunte donc la ruelle, seule, les mains au fond de mes poches. Il n’y a personne, pas même un chat de gouttière. L’air est frais, l’air sent bon. Je passe près d’une maison et ça sent la lessive propre, ça sent l’automne 2003. Mon amoureux de l’époque utilisait le même détergent. Je me rappelle l’appartement de la rue Henri-Julien sur le Plateau. De la beauté de la lumière qui entrait dans chaque pièce lorsque le soleil acceptait de se pointer. Des matins où mon amoureux me réveillait avec l’odeur des croissants chauds et du jus d’orange frais.

Cinq ans déjà, le temps passe vite. Je me sens un peu seule. Ça vibre encore au fond de ma poche. Mi! Je déprime et malgré les 250 bornes qui nous séparent on dirait qu’elle peut le sentir. Elle sort avec les copines du 819 et elles voulaient me dire un « coucou » avant de quitter pour le bar. Je lui réponds en marchant sur Rose-de-Lima; je suis presque à la maison maintenant. Je salue Scarlett, la mouffette de mon quartier, et je monte à mon appartement. Mon ordinateur m’attend et mes idées ont trouvé leur chemin.   

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Commentaires
Ð
Il manquait une couverture...<br /> Et un baisé,<br /> Peut-être...<br /> Sûrement!<br /> L'étoile filante valait au moins un souhait...<br /> Fut-il exaucé?<br /> La rosée de la nuit,<br /> C'est comme l'eau d'un puits:<br /> Elle est bonne pour le cœur!<br /> <br /> Félicitation pour le billet...
Histoires réelles ou fictives?
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